Racheter un nom de domaine déjà pris n’est pas toujours simple. L’entrepreneur Edouard BOULON-CLUZEL raconte comment il a confié le rachat d’un nom de domaine de quatre lettres en .COM à SOLIDNAMES.
Solidnames.Blog : Pouvez-vous nous présenter le projet AQLO ?
Edouard BOULON-CLUZEL : AQLO est né d’une expérience personnelle. J’étais très proche de ma grand-mère maternelle et, il y a vingt ans, je lui ai proposé de l’enregistrer afin d’être certain de ne jamais oublier toutes ces histoires de vie que j’aimais tant l’entendre me raconter.
J’ai utilisé pour ce faire une cassette audio et un bon vieux magnétophone… Bien m’en a pris car ma grand-mère nous a malheureusement quittés trois ans plus tard. Vous imaginez que cette cassette est aussitôt devenue mon trésor, et je me suis donné pour mission – ni plus ni moins – de toujours conserver sa voix.
Seulement, considérant qu’en seize ans il m’avait déjà fallu changer deux fois de supports (CD puis MP3) pour espérer la garder « vivante », j’ai pris conscience de la menace que représentait l’obsolescence, à l’ère numérique a fortiori, pour tous ces sons, photos, écrits, vidéos… qui nous sont le plus cher et qui ont souvent encore tant de choses à révéler.
AQLO, un nom de domaine pour une banque de la mémoire
C’est la raison d’être d’AQLO : une banque de la mémoire qui permettra à chaque citoyen.ne de déposer, conserver, et s’il ou elle le souhaite valoriser, partager et transmettre les plus précieux documents d’une vie, tout en facilitant la rencontre cruciale des mémoires individuelles et collective.
AQLO, cela signifie « Dans ton Royaume » dans le langage des anges, tel que décrypté au 16e siècle par John Dee, qui était le Nostradamus anglais. Trois siècles plus tard, le poète autrichien Rilke a défini le « Double Royaume » comme l’espace où les anges – encore eux – ne sont pas en mesure de distinguer s’ils se déplacent parmi les vivants ou les disparus.
Or seule la mémoire ne permet-elle pas ce miracle de faire se rencontrer, par-delà les générations, ceux qui ne sont plus, ceux qui sont et ceux qui ne sont pas encore ?
Comment récupérer un nom de domaine déjà pris ?
Solidnames.Blog : Pourquoi avez-vous souhaité racheter le nom de domaine AQLO.COM ?
Edouard BOULON-CLUZEL : Cela a été une grande question, et ayant déjà fait l’acquisition de nombreuses extensions, déposé la marque européenne, j’ai longtemps hésité avant de franchir le pas. Cela valait-il vraiment la peine de racheter ce nom de domaine ?
Il faut savoir que les combinaisons de quatre lettres ne sont plus disponibles en .COM depuis 2014. Elles ont été réservées à bas coût par des investisseurs malins qui revendent ensuite les noms de domaine à prix d’or.
J’ai pris conseil autour de moi. Les avis étaient partagés entre ceux qui considéraient que l’investissement était démesuré et pas forcément utile à court terme, et d’autres pour qui le .COM représentait quand même une forme de Graal sur la Toile, et une manière d’assurer ses arrières, notamment en termes de référencement (SEO).
Se lancer dans un projet aussi ambitieux implique à la fois de la détermination et de l’inconscience ; je crois être équitablement doué des deux. C’est pourquoi, encouragé aussi par les retours positifs de partenaires espérés, je me suis finalement décidé. Et quand bien même ce nom de domaine serait-il voué à rejoindre un jour le vaste cimetière des projets numériques, c’est le prix d’un rêve. La condition pour continuer à imaginer les choses en grand, trouver la ressource – il en faut ! – pour mener cette mission que je me suis fixée vers un horizon sans limite.
« La négociation de Solidnames a réduit le prix du rachat du nom de domaine d’un tiers »
Solidnames.Blog : Racontez-nous l’histoire de cette longue négociation…
Edouard BOULON-CLUZEL : Longue, c’est vrai, entamée il y a plus de deux ans par le dépôt d’une option de backorder sur le registrar américain à qui le propriétaire avait confié le nom de domaine. Sans trop d’illusions toutefois, tant la probabilité qu’il renonce à ses droits ou oublie de les renouveler était faible.
Et en effet, je me suis rapidement rabattu sur la deuxième étape : contacter moi-même le détenteur grâce aux coordonnées qui étaient alors indiquées sur le Whois. Mon budget était limité ; ses prétentions, très grandes ; la négociation a fait long feu… mais il m’a invité à poursuivre celle-ci sur Sedo.com, ce à quoi j’ai consenti.
Malgré le caractère incontournable de cette place de marché internationale (et peut-être à cause de cela), je m’y suis un peu senti comme un numéro, et les échanges, sommaires pour ne pas dire quasi automatisés, se sont là encore soldés par une impasse.
Mais lorsqu’on me ferme la porte, je cherche immédiatement la fenêtre. Aussi me suis-je rappelé (ou plus précisément je l’avais gardé en tête) le passionnant article de Solidnames relatif au rachat de leur nom de domaine en .COM.
Leur expérience faisait écho à la mienne et j’ai choisi de les consulter. Ce qui fut une heureuse idée : à force de patience et de conseils savamment distillés, j’ai pu faire l’acquisition d’AQLO.COM avec une réduction de plus d’un tiers sur le prix qui m’en avait été initialement proposé !
« L’accompagnement de Solidnames pour racheter le nom de domaine m’a mis en confiance »
Solidnames.Blog : Qu’avez-vous pensé de l’accompagnement de Solidnames dans ce rachat de nom de domaine ?
Edouard BOULON-CLUZEL :
Solidnames, pour moi, ce sont d’abord 3 S Sérieux, Sérénité, Sourire.
Sérieux… J’appréciais déjà la mine d’informations très claires que représentaient leur site et le compte Twitter de Jean-François Poussard, mais rencontrer celui-ci qui intervenait à Paris lors du NDDCamp de juin 2019 a fini de me convaincre : sa passion évidente rivalisait avec un sens certain de la pédagogie.
J’ai aussi beaucoup apprécié nos échanges mail, les siens étant toujours limpides et super « carrés ».
Sérénité… car l’accompagnement proposé par Solidnames vous met instantanément en confiance. Pas d’urgence, le temps jouait pour nous ; pourtant, dans une telle négociation, la patience se travaille, ponctuée de piqûres de rappel régulières pour tenter d’« attendrir » un peu notre homme, lequel s’était montré si fermé de prime abord.
Puis la crise sanitaire est venue bousculer toutes les certitudes, et c’est à l’issue du confinement qu’à l’été, nous avons finalement cueilli AQLO.COM, comme un fruit mûr. Mûr et, je le crois, riche de belles promesses.