Noms de domaine non renouvelés
Un nom de domaine non renouvelé expire et est à nouveau disponible à l’enregistrement pour un nouveau propriétaire. Sa remise à disponibilité suit plusieurs étapes préalables dans le cycle de vie d’un nom de domaine.
Des sites inactifs à cause d’un oubli de renouvellement de domaine
Pendant plusieurs semaines, seul le titulaire du nom de domaine peut le renouveler après la date d’expiration figurant dans le whois mais à un tarif plus élevé auprès de « registrar ».
Cette période de restauration s’intitule « Redemption Grace Period » (RGP) en anglais. Cependant, tous les services associés aux noms de domaine (emails, site internet…) sont désactivés si le nom de domaine est dans cette période de rédemption.
Par le passé, le service de messagerie Hotmail a été inaccessible en 1999 pour un oubli de renouvellement de nom de domaine. Le média social de géolocalisation Foursquare.com ou le site du journal Washington Post Washpost.com ont aussi été indisponibles suite à un oubli renouvellement de noms de domaine.
En janvier 2012, le site internet du journal 20minutes.fr a disparu de la toile parce qu’il a oublié de renouveler son nom de domaine auprès de son prestataire. Au printemps 2014, TF1 oublie pour la deuxième fois en cinq ans de réabonner le nom de domaine de sa plateforme vidéo Wat.tv, 3ième site vidéos le plus visité en France.
Les heureux propriétaires ont connu les affres d’une interruption de service mais grâce à la salvatrice période de rédemption, ils ont pu réactiver leurs précieux noms de domaine.
Nom de domaine expiré déposé par un nouveau tiers
Si le nom de domaine n’est pas renouvelé durant sa période de rédemption, n’importe qui peut à nouveau enregistrer l’adresse désormais libre.
En 2020, les sociétés du Système U ont remporté une procédure extrajudiciaire contre un nom de domaine expiré cybersquatté. Un magasin Super U de Haute-Corse n’a pas renouvelé un nom de domaine expiré qui est réapparu en un site cybersquatté chinois pour télécharger des applications de vidéos pornographiques et des jeux en ligne.
Le gouvernement français a créé le site internet JaimeLesArtistes.fr pour promouvoir la loi Hadopi contre le téléchargement illégal. Le Ministère de la Culture n’a pas jugé utile de le renouveler en 2009 faisant la joie d’un site anti Hadopi qui l’a récupéré immédiatement après sa retombée dans le domaine public.
En 2014, la mairie de Besançon se retrouve dans une situation embarrassante. Elle distribue à des élèves de CE2 des clefs USB comprenant des liens vers des sites internet pour réaliser des téléchargements de logiciels ludo-éducatifs. Cependant, plusieurs liens fournis renvoient vers des sites pour adultes suite aux non renouvellements des noms de domaine par leurs propriétaires.
Noms de domaine expirés, l’eldorado pour vendre de la contrefaçon
En Belgique, l’inspection économique a bloqué, lors du premier semestre 2016, 1 325 sites internet en .BE ou .EU vendant de la contrefaçon. En 2015, seulement 328 noms de domaine ont été concernés.
Dans un article de rtbf.be, la porte-parole du SPF Economie explique que les sites concernés étaient auparavant détenus par des tiers légitimes pour des activités variées (ex : notaire, restaurant…). Ces derniers ne renouvellent pas leurs noms de domaine qui sont automatiquement récupérés par des systèmes de « backorder ». Les noms de domaine expirés sont utilisés par des contrefacteurs chinois qui vendent de faux produits via des boutiques en ligne frauduleuses. Les noms de domaine désormais détenus par les contrefacteurs bénéficient ainsi de la popularité des anciens sites.
Ne pas enregistrer le nom de domaine expiré de son concurrent
Le 2 février 2016, un arrêt de la Cour de cassation a condamné la société « Cuivres et bois » à verser 15 000 € de dommages et intérêts à son concurrent « Les Vents du Nord ». La société « Cuivres et bois » propose la vente et la restauration d’instruments à vent dans la même ville que son concurrent « Les Vents du Nord ». Elle a acheté, le 31 décembre 2010, le nom de domaine « lesventsdunord.fr » lorsque ce dernier est tombé dans le domaine public, faute pour la société Les « Vents du Nord » d’avoir renouvelé son nom de domaine.
La Cour a jugé que le comportement déloyal de « Cuivres et bois » a porté atteinte à l’image de l’entreprise « Les Vents du Nord » associée à sa concurrente, par la confusion sciemment entretenue entre les deux sociétés dans l’esprit d’un public normalement attentif. « Cuivres et bois » a donc « contribué à diluer le pouvoir attractif du signe distinctif que constituent l’enseigne et le nom de domaine Les Vents du Nord ».
Soldinames recommande de vérifier que le nom de domaine commandé pour une prestation de « backorder » ne correspond pas aux éventuels droits antérieurs de tiers. Vous pouvez commander auprès de Solidnames une veille de retombée dans le domaine public pour récupérer un nom de domaine arrivant à expiration.
Le service SecURL vous permet d’être alerté des changements de statut whois d’un nom de domaine pour détecter l’oubli de renouvellement et / ou l’expiration d’un nom de domaine.